Faut-il ou non supprimer la carte scolaire ? Le débat fait rage alors qu’elle a été « assouplie » depuis la rentrée 2007 et que l’on en attend les premières évaluations. Pour François Dubet, qui s’appuie notamment sur les résultats d’une enquête à paraître prochainement (1), la réponse n’est pas simple. Il estime que l’on ne pouvait maintenir le dispositif existant, tant il constituait un « piège » pour les défavorisés, injustement condamnés aux établissements « difficiles ». La suppression de la carte scolaire, en revanche, engendrerait un paradoxe. Elle serait juste individuellement en permettant à quelques bons élèves des zones défavorisées de connaître un meilleur destin scolaire. Mais elle serait injuste collectivement en privant les établissements les moins cotés de leurs meilleurs éléments, ce qui renforcerait encore leur inattractivité et leurs difficultés.
Selon F. Dubet, on pourrait « ouvrir le jeu » en le maîtrisant, par exemple en instaurant des quotas dans les lycées de bonne qualité. Mais cette ouverture devrait s’accompagner d’un effort décisif envers les établissements les plus faibles, pour faire en sorte que les individus n’aient plus d’intérêt à les quitter. Au-delà des pétitions de principe (pour ou contre la carte scolaire ?), il en appelle, là encore, à un véritable débat politique.
NOTE :