La vie coule tranquille au coeur du Val-de-Loire, dans la belle cité de Blois, ancienne demeure des rois de France et haut lieu de l'histoire (c'est ici qu'Henri III fit assassiner le duc de Guise). Lovées entre la Loire et son château Renaissance, les demeures restaurées et les ruelles impeccablement pavées du centre-ville semblent plongées dans une torpeur quasi balzacienne lorsque l'automne s'installe...
Pourtant, à la mi-octobre, une foule nombreuse n'a pas hésité à affronter, sous un crachin océanique déjà un peu glacial, les files d'attente leur permettant d'accéder qui à la halle aux grains, qui au château ou à l'antenne universitaire ou encore dans quelques bistrots de la ville transformés pour l'occasion en « cafés historiques »...
Cette année, la fréquentation des Rendez-vous de l'histoire a battu son record : 30 000 visiteurs (étudiants, enseignants, historiens-chercheurs ou simples amateurs). Est-ce le thème choisi, « Les femmes dans l'histoire », qui fut à l'origine d'un tel succès, ou bien la manifestation elle-même ? Sans doute un harmonieux dosage entre ces ingrédients...
En sept ans d'existence en effet, les Rendez-vous de l'histoire de Blois sont devenus une sorte de manifestation totale, où l'on peut écouter les historiens les plus connus, des chercheurs, des journalistes, des personnalités politiques venus réfléchir et débattre de questions qui ont agité l'histoire mais qui continuent aussi à faire l'actualité. Car, comme l'explique l'historien Jean- Noël Jeannerey, président de la Bibliothèque nationale, qui pilotait cette année le conseil scientifique des Rendez-vous, « il n'est d'histoire que contemporaine. Le passé ne passe jamais tout à fait : on peut en suivre les retours, les rebonds, les ironies dans l'actualité la plus sensible ».