Quels sont les différents troubles du langage ?
Dyslexie par-ci, dysorthographie par là… Désormais, impossible d’avoir des enfants en bas âge sans entendre parler de troubles du langage, que ce soit par des professeurs sur le qui-vive ou par des parents inquiets pour leur enfant. Les troubles « dys » seraient-ils le nouveau mal du siècle ? À en croire les statistiques, au moins un enfant par classe serait concerné.
En réalité, l’ampleur de ce chiffre regroupe plusieurs types de troubles : des troubles relevant d’un retard de développement linguistique (par exemple, un enfant de 4 ans incapable de faire une phrase avec un sujet, un verbe et un complément) ; des troubles du langage oral qui relèvent de l’articulation (le zozotement), de la parole (dire « crain » au lieu de « train »), ou de ce que l’on appelle en orthophonie la fonction symbolique (difficulté à communiquer, à raconter, à mettre en lien, mais aussi difficulté de compréhension, d’accès à l’implicite, à la métaphore…) ; enfin des troubles du langage écrit, soit au niveau expressif (écriture, donc troubles au niveau de l’orthographe et de la grammaire) soit au niveau réceptif (lecture). À cela s’ajoutent également toutes les difficultés autour du langage mathématique (troubles du raisonnement, difficultés de compréhension…).
Parmi les troubles du langage les plus fréquents ou dont on parle le plus souvent, citons notamment :
• La dyslexie est sans aucun doute le trouble « dys » dont on entend le plus parler dans les médias. Trouble de l’apprentissage de la lecture, il a été reconnu comme un trouble du développement des acquisitions scolaires par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1991. Impossible d’évaluer la prévalence du trouble, tant elle varie d’une étude à l’autre, selon les critères de définition et la méthodologie utilisée. À en croire certains, 10 % des enfants seraient dyslexiques… Quand il lit, un enfant dyslexique va, par exemple, confondre certaines lettres de formes voisines (« m » et « n », « b » et « d »…) ou proches phonétiquement (« s » et « ch », « u » et « ou »…). Il peut aussi remplacer des consonnes dites constrictives (s, ch, j, z, f, v) par des consonnes occlusives (t, k, p, d, g) et les consonnes dites sonores (b, d, g, v, j, s) par des consonnes sourdes (p, t, k, f, ch, s), inverser l’ordre des lettres (« aréoport » pour « aéroport », « enveler » pour « enlever ») ou rajouter des sons ou en supprimer. Parfois la lecture est si syncopée et hachée qu’elle en devient incompréhensible.
• Le bégaiement, trouble fonctionnel de l’expression verbale qui affecterait 5 % des enfants dans le monde et, selon les pays, 75 % à 85 % de garçons, perturbe le rythme de la parole. Le sujet bègue va, malgré lui, prolonger involontairement certains sons, syllabes, mots ou phrases, en les répétant, hésitant, marquant des pauses fréquentes. Il n’existe à l’heure actuelle pas de consensus sur la définition du bégaiement. L’OMS le classe parmi les « troubles émotionnels ou comportementaux » qui, pour être avérés, doivent durer « pendant au moins trois mois ». Pour la psychiatrie américaine, c’est un « trouble de la communication ». Le ministère français de la Santé le décrit, lui, comme un trouble qui affecte le rythme de la parole « en présence d’un interlocuteur » – ce qui laisse supposer que sans interlocuteur le bègue ne bégaierait pas, ou moins…