Les vertus diplomatiques de la cuisine

Un macaron peut-il être plus puissant qu’un télégramme diplomatique ? Peut-être, si l’on se réfère à la théorie de la gastrodiplomatie. Formulé pour la première fois en 2002 dans un article de The Economist, ce terme désigne la stratégie d’un État qui consiste à utiliser ses traditions culinaires comme un vecteur de puissance à l’international. Il s’agit pour les « gastropolitiques » de mettre en avant « l’âme » de leur pays grâce aux spécialités locales pour mieux capter les capitaux étrangers. L’enjeu est de taille pour des pays comme la France, où 40 % des exportations touchent au domaine alimentaire. La nourriture devient donc à la fois un argument touristique, attirant les étrangers en quête de dépaysement ; un facteur de dynamisme économique, stimulant l’industrie locale ; et un outil de soft power, valorisant l’aura symbolique du pays. La gastrodiplomatie revient donc à utiliser son pays comme une marque, en misant sur l’identité culturelle d’un État. La Thaïlande a par exemple mis en place un programme spécifique qui a permis de doubler le nombre restaurants « thaïs » dans le monde, en vue de diffuser sa culture culinaire.

, « Tourisme et gastronomie », , vol. XXXV, n° 2, 2016. , « Le chef et le diplomate », , n° 78, 2016/1.