Au Proche-Orient, les liens entre royauté et magie reposent sur la relation privilégiée entre le roi et les grands dieux du royaume. Toute action était soumise au bon vouloir de la divinité, et les cultes devaient être assurés, qu’ils soient réguliers ou réclamés par celle-ci, sous peine de plonger le monarque, la famille royale ou le royaume dans le malheur. Cela explique le rôle important rempli par les devins. Si le souverain maîtrisait les techniques de la divination pour contrôler la validité de la pratique oraculaire, il n’accomplissait pas lui-même d’actes de divination, qui restaient le fait d’un groupe d’initiés. Cependant, si la piété et une réelle croyance à la magie guidaient le souverain dans ses actes quotidiens, il était malgré tout relativement libre d’organiser le temps religieux pour servir ses intérêts politiques.
C’est dans ce contexte que les mages vont apparaître. Ils étaient peut-être à l’origine un clan ou une tribu vivant au pays des Mèdes (peuple du Nord de l’actuel Iran) et constituaient depuis des siècles une caste distincte qui remplissait des fonctions sacerdotales, interprétaient les songes, pratiquaient la divination dans les empires médique, perse et parthe. En tant que prêtres, leur rôle était de mesurer le temps, de déterminer les saisons et de fixer la date des fêtes lunaires. Pour ce faire, ils se livraient à une étude approfondie des phénomènes célestes, ce qui fit d’eux les inventeurs de l’astronomie. L’un d’entre eux, Gaumata, aurait même brièvement réussi à usurper le pouvoir en 522 av. J.C.
Or, vers le 7e siècle av. J.C. émerge un nouveau groupe de personnages dont les Grecs s’empareront. Le premier de cette lignée sera Zoroastre qui appartenait à une famille sacerdotale et allait enseigner une croyance en un seul Dieu (Ahura Mazda) connue sous le nom de zoroastrisme. Celui-ci a fait fonction de religion officielle des Iraniens à trois reprises (sous le roi Hystapès, sous les Achéménides, sous les Sassanides). Ses représentants auront une grande influence sur le pouvoir royal en place connaissant l’ensemble des sciences de l’époque.