
Quelle est la vie de Marie Bonaparte avant sa rencontre avec Sigmund Freud ?
Arrière-petite-nièce de Napoléon Ier, elle deviendra princesse de Grèce et du Danemark par son mariage. Née en 1882, elle passe son enfance relativement recluse, entourée de précepteurs. Sa grand-mère lui interdit de passer le baccalauréat, par crainte qu’il soit refusé à une Bonaparte. Elle se sent dans une sorte de ghetto mondain. Grâce à son père, passionné de géographie et d’anthropologie, elle rencontre Gustave Le Bon, scientifique dilettante très cultivé, qui s’intéressait autant à l’équitation, à la théorie de la relativité et à l’anthropologie qu’aux travaux sur la sexualité. Elle en sera l’élève, le critiquera, mais en restera marquée à vie. Grâce à lui et aux dîners qu’il organise, elle fréquente des médecins, des scientifiques, dont certains seront ses amants. G. Le Bon lui fait écrire son premier livre, Guerres militaires et guerres sociales, en 1920, en reprenant chaque chapitre presque mot à mot. Elle n’en sera pas pour autant considérée comme une intellectuelle. On parle de son livre dans la presse parce que c’est une Bonaparte et qu’il est édité dans une collection très connue de Flammarion, « La bibliothèque de philosophie scientifique », d’ailleurs dirigée par G. Le Bon lui-même. Elle recueille un écho mondain, mais pas littéraire ni scientifique.