Par-delà nature et culture Philippe Descola

Par-delà nature et culture Philippe Descola

« Des forêts luxuriantes de l’Amazonie aux étendues glacées de l’Arctique canadien, certains peuples conçoivent leur insertion dans l’environnement d’une manière fort différente de la nôtre. Ils ne se pensent pas comme des collectifs sociaux gérant leur relation à un écosystème, mais comme de simples composantes d’un ensemble plus vaste au sein duquel aucune discrimination véritable n’est établie entre humains et non-humains. » Ce constat, établi par Philippe Descola, est le point de départ d’une longue mise en ordre de fondamentaux de l’anthropologie culturelle. P. Descola distingue ainsi deux manières d’appréhender la nature. Celle des modernes, la nôtre, qui admet comme une évidence que la nature est le règne des causes physiques, auxquelles toute matière vivante ou inerte est soumise. Les hommes s’en distinguent par leurs capacités intentionnelles et symboliques, leur conscience, leur subjectivité. Ces qualités exclusives constituent le domaine de la culture. Les sciences de la nature ne sont pas les sciences de la culture. Nous concevons ces catégories comme universelles mais elles ne le sont pas.