Peut-on se fier à la psychologie positive ?

La psychologie positive, qui s’intéresse au bien-être et à la résilience, connaît un franc succès auprès du grand public. Mais offre-t-elle réellement des pistes pour améliorer son quotidien ?

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Michel Hansenne
« Non. ses bases ne sont pas rigoureuses »

Michel Hansenne, professeur à l'université de Liège
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Michel Hansenne Professeur à l’université de Liège où il dirige le service de psychologie de la personnalité et des différences individuelles, auteur de La Face cachée de la psychologie positive. Approche critique et perspectives, Mardaga, 2021.

« Certains tenants de la psychologie positive, comme Sonja Lyubomirsky, ont affirmé qu’un individu pourrait contrôler jusqu’à 40 % de son niveau de bonheur. 40 %, c’est énorme ! Il faut évidemment se méfier de ce type de chiffres. Des personnes qui vivent dans une situation favorable peuvent bien sûr améliorer leur bien-être, mais il est très naïf de penser que tout le monde serait en mesure d’y parvenir dans de telles proportions. En fin de compte, l’écart de bien-être entre ceux qui sont heureux et ceux qui ne le sont pas s’accroît, parce que ces astuces ne fonctionnent que sur les personnes qui vont déjà bien. Dans le même temps, il devient honteux de dire qu’on fait partie de la deuxième catégorie alors qu’on dispose de tant d’outils pour atteindre le bonheur.