La neuroesthétique est une tentative d’approche scientifique qui recherche des corrélats neurobiologiques à la perception et à l’appréciation de la beauté, particulièrement dans l’art, domaine pour le moins subjectif jusqu’alors réservé aux philosophes. Il est possible d’enregistrer des réponses neurophysiologiques provoquées par une émotion esthétique avec des techniques simples (mesure de la résistance cutanée, pouls, pression artérielle…), de mesurer les mouvements oculaires explorant une œuvre d’art (eye-tracking), et de tenter d’interpréter des données fournies par la neuroimagerie fonctionnelle.
Le pionnier de la discipline, Semir Zeki, est un spécialiste du décryptage des données visuelles. Pour lui le cerveau, comme l’artiste, doit éliminer les informations qui ne sont pas essentielles pour accéder à une véritable connaissance des objets. Moins ambitieuse, Margaret Livingstone s’appuie sur la neurobiologie de la luminance et de la stéréoscopie pour nous expliquer le sourire de La Joconde.