Gisèle Halimi (1927-2020)
L’avocate des femmes
Née en Tunisie mais de nationalité franco-tunisienne, Gisèle Halimi revendique très jeune son intérêt pour les libertés fondamentales et l’émancipation des filles. À 16 ans, elle fuit un mariage arrangé et part faire ses études de droit à Paris. Elle devient avocate en 1949.
Après avoir défendu des militants du Front de libération national (FLN), elle utilise sa robe pour plaider la cause des femmes auprès des tribunaux. Elle côtoie Simone de Beauvoir avec laquelle elle publie un recueil de témoignages sur Djamila Boupacha, une militante FLN torturée et violée lors de son arrestation par l’armée française.
Dans les années 1970, G. Halimi qui a avorté à trois reprises, s’engage pour la légalisation de l’avortement. Elle signe le manifeste des 343 en 1971. En 1972, à Bobigny, elle défend une jeune mineure prénommée Marie-Claire, accusée d’avortement, et s’insurge contre la loi « scélérate » qui criminalise l’acte d’avorter. Ce procès devient un épisode clé dans la mobilisation des féministes pour l’avortement.
G. Halimi s’empare ensuite d’un autre sujet : le viol. Encore tabou dans la société française, le viol n’est alors défini que par un coït vaginal abouti et les victimes hésitent à porter plainte tant elles font l’objet de suspicions de la part des autorités. G. Halimi utilise là encore un procès, en 1978, pour porter l’affaire devant la société française. Proche de François Mitterrand, elle est élue députée de l’Isère en 1981.
Simone Veil (1927-2017)
La femme politique
Le nom de Simone Veil, née Jacob, reste attaché à la loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) votée en 1974 par le Parlement français. Première femme à être nommée ministre de plein exercice dans la Ve République, elle doit cette réussite à une carrière sans faille qui a mené la jeune fille juive déportée lors de la Seconde Guerre mondiale à marquer l’histoire.