Modes et styles de vie
Pour plusieurs sociologues anglo-saxons (David Harvey, Colin Campbell, Zygmunt Bauman, Barry Smart), les nouvelles formes de consommation ont une place centrale dans la culture postmoderne. Cette dernière se manifeste dans des « styles de vie » divers, éclectiques, souvent éphémères, et surtout opposés à la culture de masse uniforme produite par une modernité standardisée.
Trois sociologues tasmaniens (cela fait plus postmoderne que de les dire australiens !), Stephen Crook, Jan Pakulski et Malcom Waters, décrivent le changement social dans les sociétés avancées comme le résultat de la « dé-construction » du capital et du travail, de la « dé-composition » des classes sociales, de la « dé-centralisation » de l'autorité étatique, de la « dé-différenciation » de la culture savante et de la culture populaire. De nouveaux modes d'organisation du travail se sont substitués au fordisme ; la nébuleuse des classes moyennes a remplacé les découpages en classes sociales bien distinctes...
Dans Le Temps des tribus, Michel Maffesoli s'attache à décrire la modification des nouveaux liens sociaux. Pour ce sociologue, on voit s'opérer une « fragmentation » sociale où les individus cessent d'appartenir à un groupe monolithique. Ce seraient désormais le partage des goûts et des émotions, les liens contractuels et les réseaux virtuels qui fonderaient de nouvelles « tribus » fluides et mouvantes. Au-delà de l'individualisme engendré par la modernité, M. Maffesoli voit un progrès dans l'expression de la liberté de chacun et l'hétérogénéité qu'elle entraîne. Styles de vie, tribus, interactions, réseaux deviendraient-ils les maîtres mots pour définir les sociétés contemporaines ?