Quand les romanciers des années 1980 tiraient le portrait de l’homme du futur, ils le gratifiaient, le plus souvent, d’un crâne volumineux et glabre, d’yeux écarquillés, de membres graciles et pour le reste, pouvaient hésiter sur sa taille. Plus petit ? Plus grand ? En tout cas, bien plus intelligent. Étaient-ils sous influence ? C’est bien possible, car la décennie était celle de la mise en évidence de l’« effet Flynn », autrement dit du constat des progrès remarquables de l’intelligence humaine depuis qu’on avait entrepris de la mesurer par des tests. James Flynn (né en 1934), politiste et mathématicien, n’était pas le premier à signaler le phénomène, mais ses travaux systématiques mettaient en évidence le fait qu’entre 1932 et 1978, le niveau intellectuel moyen des Américains montrait une progression de 13,8 points de QI (1). 1 Aiguillonnés, J. Flynn et d’autres chercheurs ont par la suite élargi le cercle à 28 pays dans le monde, dont 17 en Europe. Leurs calculs permettaient d’estimer qu’en un siècle, le QI moyen des habitants de ces pays, pour la plupart développés, avait augmenté de 3 à 5 points par décennie.
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Comment va le monde ?
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