L’année dernière, l’humanité a consommé en huit mois toutes les ressources que la planète peut générer en un an. Le « jour du dépassement », estimé par l’ONG Global Footprint Network, avait été fixé au 28 juillet pour 2022. Cette date arrive un peu plus tôt chaque année la consommation continuant de s’accroître – hormis en 2020, grâce aux différents confinements. À chaque fois, « l’humanité entre dans le rouge et creuse sa dette écologique », alerte Pierre Cannet, responsable au sein de l’ONG WWF France sur le site de l’organisation.
À l’origine, la dette écologique est « un concept politique qui vise à faire reconnaître la nocivité des modes de production et de consommation fondés sur l’extraction des ressources naturelles », résume Noémie Candiago 1, qui a fait sa thèse en droit sur le sujet. Le terme est utilisé pour la première fois à la tribune des Nations unies en 1989. Oscar Arias Sanchez, président nicaraguayen, affirme que « le monde développé a une dette écologique vis-à-vis des générations futures » ; son homologue colombien, lui, avait dénoncé la destruction des forêts et la production industrielle générant pollution, pluies acides et érosion de la couche d’ozone au cours des deux derniers siècles.