Ryad, le pouvoir de dire non

A quoi la capitale de l’Arabie Saoudite peut-elle bien ressembler ? L’imagerie généralement associée au pays – son pouvoir dynastique, son identité « bédouine » ou « islamique », sa constitution calquée sur le Coran – laisse imaginer une ville marquée par une sourcilleuse tradition arabe. Au lieu de quoi le visiteur découvre à Riyad une métropole qui, dans sa monotonie et son gigantisme, rassemble bien des travers du modernisme urbanistique.

C’est que, en Arabie Saoudite comme ailleurs, la rente pétrolière a rapidement nourri une ambition de modernisation et de remodelage urbain. Et pour un pays qui contrôle un quart des réserves mondiales de l’or noir, ce ne sont pas les ressources qui ont manqué. Si la monarchie saoudienne a été l’un des acteurs majeurs de l’embargo du pétrole en 1973, dirigé contre les puissances occidentales alliées d’Israël, elle est devenue depuis le partenaire privilégié des Etats-Unis dans la région. Ceux-ci la considèrent comme « le producteur en dernier ressort », prié d’ouvrir les vannes des pipelines lorsque les approvisionnements font défaut.