Martha Jane Cannary (1852-1903)
Dite « Calamity Jane »
Mythique, voici un qualificatif qui sied bien à Calamity Jane. Car, si elle a véritablement existé, tout ce qu’on sait d’elle est sujet à caution. L’essentiel nous vient d’une autobiographie qu’elle a dictée à la fin de sa vie, ne sachant pas écrire. Sa vie ne ressemble en rien à celle des femmes de son temps : habile pisteuse, très douée à la carabine, elle a exercé tous les métiers possibles pour subvenir à ses besoins. C’est une femme indépendante et fière qui revendique la même valeur que n’importe quel homme, par exemple quand elle tente de s’enrôler dans l’armée sous un déguisement, participe à des missions géologiques ou se fait éclaireuse pour des expéditions militaires.
Peu de femmes sont aussi connues dans l’histoire du Far West. Elle a côtoyé d’autres légendes de l’Ouest américain, à commencer par Wild Bill Hickok avec lequel elle aurait eu une liaison et – peut-être – sa fille. Elle accède à la célébrité de son vivant et figure en bonne place dans divers articles et ouvrages populaires, les « dime novels ». Tous dressent d’elle le portrait héroïque d’une femme hors normes.
Si Calamity Jane est une légende, c’est aussi de son fait. Elle aime à raconter sa vie, toujours avec force exagération, pour le bonheur de ceux qui l’écoutent autour d’un feu de camp ou attablés dans un saloon. Ses talents de conteuse lui vaudront un emploi d’actrice dans le spectacle de Buffalo Bill.
Delia Akeley (1875-1970)
L’amour de la faune sauvage
Delia Akeley a 55 ans quand elle part vivre chez les Pygmées de l’Ituri, au Congo. Elle se montre confiante dans cette entreprise ambitieuse : cela fait vingt ans qu’elle traverse l’Afrique, et son expérience est solide. Cette Américaine n’avait jamais voyagé avant de rencontrer son second mari, Carl Akeley, un naturaliste et taxidermiste. À partir de 1905, le couple parcourt l’Afrique et Delia se passionne pour la faune sauvage, en particulier les primates. Selon une logique un peu étonnante aujourd’hui, elle souhaite préserver les espèces menacées… en ramenant des spécimens dans les musées américains. Si elle chasse – et elle est habile au tir –, c’est pour assurer la connaissance des espèces animales. Les primates la passionnent, mais aussi les humains. Partie en solitaire au Kenya et en Éthiopie, Delia se fait anthropologue. « J’ai la ferme conviction que si une femme, seule et sans armes, allait vivre dans les villages, elle pourrait se lier d’amitié avec les femmes et accéder à des informations précieuses sur les mœurs et coutumes de leur tribu. »