Nous aimons souffrir. Pas d’une migraine ou d’un coup de marteau sur les doigts. Mais nous pouvons aimer regarder les films qui nous terrorisent ou nous attristent. Nous pouvons rechercher la souffrance de l’effort physique, comme lors d’un marathon. Certains d’entre nous vont même jusqu’à se livrer à des jeux sexuels cruels. Ce ne sont que quelques exemples. Une première explication est que ces douleurs nous permettraient d’obtenir davantage de plaisir que si nous étions restés à regarder des films mièvres, allongés sur un canapé, et entretenir des relations convenues. Au bout du compte, ce serait donc toujours le plaisir et uniquement lui que nous rechercherions. Il faudrait juste, parfois, payer un certain prix pour l’obtenir. C’est du moins ce qu’affirment les utilitaristes qui considèrent que notre objectif dans la vie est toujours de maximiser la quantité de plaisir que nous éprouvons. Mais cette thèse ne convainc pas le psychologue Paul Bloom, qui estime qu’il y a quelque chose de plus à chercher.