Télétravail : les grandes étapes

D’où vient le terme télétravail ? Quand est-il apparu ? Et que recouvre-t-il ? Réponses en quelques dates.

Dès le 19e siècle : La genèse

« Télé », du grec « têle », signifie « au loin, à distance ». Le « travail à distance » apparaît au 19e siècle dans le champ professionnel, renvoyant aux ouvrières à domicile, aux artisans nomades ou encore aux tâcherons – ouvrier, paysan ou autre payé à la tâche… Le concept actuel de télétravail, prenant en compte l’utilisation d’outils informatiques, apparaît dans les années 1950, dans les travaux du mathématicien Norbert Wiener sur la cybernétique. Au début des années 1970, l’ingénieur Jack Nilles invente le mot « télépendulaire » (« telecommuting » en anglais), tandis que, en France, le rapport Nora-Minc de 1978, sur l’informatisation de la société, évoque le concept de « télématique », associant informatique et télécommunications. L’expression « télétravail » s’impose en France au début des années 1980, pour désigner une activité professionnelle qui fait intervenir ce type d’outils.

1993-2017 : L’institutionnalisation

La première définition officielle du télétravail apparaît dans un rapport interministériel de 1993, dit « mission Breton ». Elle met l’accent sur la réalisation d’un travail à distance des locaux de l’entreprise, et sur l’impossibilité de toute surveillance physique. L’accord national interprofessionnel du 19 juillet 2005 reprend les mêmes idées, en insistant sur le fait que les missions sont effectuées « dans le cadre d’un contrat de travail » et « de façon régulière », alors qu’elles pourraient être accomplies sur site. Cette description a l’avantage de couvrir différentes situations (télétravail total, partiel, plus ou moins choisi…) sans les confondre avec celle des indépendants. Le principe se retrouve dans la loi du 23 mars 2012, conférant pour la première fois un statut juridique aux télétravailleurs définissant ses droits et ses devoirs.