Violence : de quoi parle-t-on ?

Guerres, émeutes, tueries, bavures policières, viols, maltraitances sur enfant…, les violences sont protéiformes. Peut-on les classer pour mieux estimer leur évolution récente ?

La violence ? Un mot fourre-tout qui a le pouvoir d’englober un grand nombre de faits différents : guerres, homicides, viols, coups et blessures, insultes, harcèlement sexuel ou moral, etc. Leur point commun : faire mal volontairement. Mais au-delà de ce constat, comment y voir plus clair ? Quels sont les différentes formes et les degrés de violence dans le monde ? Comment éviter les amalgames quand le même mot vient désigner une gifle et un génocide ?

Un découpage en quatre grandes catégories – guerres, violences politiques, violences sociales et violences dans la sphère privée – permet de prendre la mesure d’évolutions majeures et, au passage, de faire un sort à quelques idées reçues.

◊ Les guerres - La guerre a longtemps désigné l’affrontement d’armées sur un champ de bataille. Traditionnellement, la guerre a opposé des clans, des cités, des États ou des empires. C’est dans ce cadre qu’ont été pensés la stratégie et l’art de la guerre.

Or, depuis un siècle, les conflits armés ont beaucoup évolué. On constate aujourd’hui un effacement des guerres entre États. En 2016, les conflits sont généralement intraétatiques ou « asymétriques ». Les premiers, comme en Syrie, en Afghanistan ou en Libye, ressemblent aux guerres civiles qui jalonnent l’histoire de l’humanité. Les guerres dites « asymétriques » opposent quant à elles des forces qui ne sont pas comparables : grande puissance contre groupe terroriste, mouvement de guérilla, ou encore État mal structuré ou non reconnu. Les attentats font partie de cette guerre de l’ombre. En quatre ans, la seule guerre en Syrie a fait 250 000 morts. Le chiffre impressionne. Mais rappelons ce qui se passait il y a vingt, cinquante et cent ans.