X,Y, Z : générations mythiques ou mythe des générations ?

Génération X, Y ou Z… Ces catégories font florès dans les médias. Pourtant, beaucoup de sociologues les jugent trop caricaturales et réductrices pour rendre compte de la jeunesse.

À l’aube des années 2000, une expression connaît un succès fulgurant sous le nom de « génération Y ». Baptisée par les Anglo-Saxons why generation ou digital natives, Y désigne la cohorte de jeunes, nés entre les années 1980 et 1990, biberonnée dans l’univers d’Internet et des réseaux sociaux.

Avant eux, il y aurait eu la génération X – les quarantenaires actuels – appelée « bof génération », atteinte de plein fouet par le chômage, « génération aux ambitions sacrifiées », celle des illusions perdues « après la bataille » de leurs bouillonnants aînés soixante-huitards, ces baby-boomers à qui ils reprochent de ne pas leur avoir laissé la place et d’être toujours aux commandes.

Et bienvenue à la génération Z, les 15-20 ans d’aujourd’hui, appelés parfois millenials ou e-generation, clones de leurs grands frères Y, encore plus connectés, mais délaissant Facebook pour Instagram et autres Snapchat, accros à l’iPad, à Netflix, jamais sans leur smartphone pour communiquer par SMS ou s’afficher sur Youtube.

Bref, de la blogosphère aux médias publicitaires, chaque génération est définie par un style de vie, des manières d’être, des codes et des repères spécifiques pour aborder le monde…

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Entre fascination et défiance

La génération Y a pris forme à travers maintes descriptions, analyses, et même autoportraits. Ainsi, les journalistes Myriam Levain et Julia Tissier, toutes deux Y, en ont dressé un tableau impertinent 1 : « Il fallait bien que quelqu’un se charge de clouer le bec aigri de tous ceux qui reprochent aux jeunes d’être des boulets, individualistes, désabusés, indécis, insolents et dépendants des autres. » Car, on l’aura compris, les Y suscitent tout autant admiration et fascination que critiques et défiance.