À quel âge vit-on le mieux ?

Toutes les périodes de notre vie n’offrent pas les mêmes prédispositions au bien-être. À quel âge a-t-on le plus 
de chances d’atteindre la plénitude ? Par quelles méthodes 
les chercheurs en arrivent-ils à ces conclusions  ?

Ah, le bonheur ! Rien que d’y penser, ça rend heureux. Depuis toujours, cette aspiration profondément humaine est recherchée, prisée, interrogée, décortiquée. Naturellement, la question de l’âge s’est imposée. Depuis fort longtemps, les économistes estiment que la richesse personnelle influence l’état de bien-être de l’individu, allant ainsi à l’encontre du fameux proverbe selon lequel « l’argent ne fait pas le bonheur ». Au regard des études, il semblerait que la tranche d’âge serait un facteur plus décisif que le confort matériel lui-même.

Vivez vieux, vivez heureux

Maintes études 1 établissent une courbe du bonheur en forme de U : le bien-être déclinerait jusqu’à la quarantaine, avant d’entreprendre une forte progression jusqu’à la soixantaine, son apogée. Une tendance moyenne avérée, malgré la multitude de configurations individuelles qui peuvent se présenter tant la perception et le sentiment de bien-être demeurent subjectifs et multifactoriels. Ainsi, le très sérieux Department for Environment, Food and Rural Affairs (DEFRA) britannique confirme : sur les 1 600 sujets interrogés, ceux de 35 à 44 ans, quelle que soit leur situation familiale ou professionnelle, s’estiment en moyenne moins satisfaits de leur vie que les jeunes et les personnes âgées. Les auteurs attribuent ce déclin aux multiples responsabilités assumées au cours de cette tranche d’âge. Et celui-ci traverse aussi les frontières. Une étude conduite en 2008 par les chercheurs en économie Andrew Oswald et David Blanchflower, sur plus de 2 millions de personnes à travers 80 pays, révélait la même courbe, ainsi qu’un risque de dépression accru vers la quarantaine. Le troisième âge serait-il donc globalement source de bien-être ? C’est en effet la conclusion partagée par de nombreux chercheurs. Nous gagnerions en sérénité et en épanouissement en vieillissant, grâce à un meilleur contrôle de nos émotions face aux situations négatives et stressantes. Une étude récente 2 souligne que plus on prend de l’âge, plus les événements du quotidien à l’allure anodine, tels que passer un bon moment en famille, seraient source de bonheur. À l’inverse, les plus jeunes ressentiraient davantage de satisfaction à l’occasion d’épisodes sensationnels et inédits, tels que l’obtention d’un diplôme, un saut en parachute, un voyage.