Alison Gopnik est l’auteure de dizaines d’articles scientifiques, de cinq ouvrages traduits dans plusieurs langues, de chroniques et éditoriaux et a également participé à plusieurs interventions dans des émissions de grande audience. Une carrière passée à découvrir l’incroyable potentiel des nourrissons et à changer radicalement les mentalités sur notre façon d’envisager le jeune enfant.
Pour elle, s’intéresser au domaine de la petite enfance est une évidence : elle met le premier de ses trois enfants au monde à l’âge de 23 ans, deux ans avant d’obtenir son doctorat en psychologie expérimentale à Oxford. « Il doit s’être écoulé à peu près cinq minutes depuis durant lesquelles je ne me suis pas occupée d’un bébé », avoue-t-elle lors d’une conférence en 2009.
Parents : relax !
Son dernier ouvrage, Antimanuel de l’éducation. L’enfance révélée par les neurosciences (2017) est un appel à un retour au bon sens parental. Elle y délivre un message fort : cessons de vouloir éduquer nos enfants comme s’il s’agissait d’une entreprise à la finalité circonscrite, une sorte de mission à mener selon des règles définies. En un mot comme en cent : parents, déculpabilisez ! Elle utilise pour résumer son propos la métaphore du menuisier et du jardinier, dérivée du titre original de l’ouvrage (The Gardener and the Carpenter). Le menuisier, s’il suit une série d’étapes déterminées, utilise les bons outils, respecte les techniques, parviendra à la fabrication d’un meuble solide et de bonne facture. Un produit fini identifiable. En horticulture à l’inverse, les choses sont plus imprévisibles, on crée un espace protégé et nourricier pour que les plantes poussent bien (et cela demande des efforts considérables). Mais les plus grandes victoires viennent aux moments où le jardin échappe à notre contrôle. Quand les fleurs sauvages viennent à pousser, que la vigne censée rester accrochée à une clôture se développe et orne les murs de la maison.