Des membres d’une association malienne qui géolocalisent les rares poteaux électriques du village de Yaguiné, à proximité de la frontière mauritanienne. Des Gilets jaunes qui recensent sur une carte les ronds-points occupés. Des internautes rassemblés le temps d’un « mapathon » pour combler les lacunes cartographiques d’une région touchée par une urgence humanitaire. Qu’ont en commun toutes ces personnes ? De façon ponctuelle ou récurrente, elles se sont converties en productrices de données géographiques, participant ainsi à ce mouvement de transformation de l’« Internet de consultation » en un « Internet de contribution » 1.
OpenStreetMap
OpenStreetMap (OSM) est sans doute le site le plus emblématique de ce mouvement. Créé en 2004 au Royaume-Uni, le projet s’est construit contre le monopole des données géographiques par les agences nationales. Depuis ses débuts, OSM offre non seulement la consultation en ligne, gratuite, de sa carte du monde, comme le fait son pendant commercial Google Maps, mais il permet aussi l’utilisation libre de droits des données géographiques qu’elle contient. Ces données sont produites par ses 6,2 millions d’utilisateurs inscrits, dont 50 000 contributeurs actifs chaque mois, soit à l’heure actuelle 7,7 milliards de points, 5,8 milliards de nœuds et 6,4 milliards de voies référencés 2. OSM est ainsi devenu une couche fondamentale dans le millefeuille des données nécessaires à la réalisation de cartes, depuis le plan des transports en commun édité par la régie de Digne-les-Bains jusqu’au fond de carte de Foursquare, application qui permet de recommander restaurants, boutiques et autres lieux de consommation.