Boris Cyrulnik Traumatisme et résilience

Ce neuropsychiatre s’est surtout fait connaître par ses travaux sur la résilience, un concept qu’il a su relayer en France auprès d’un large public.

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Né en 1937 à Bordeaux de parents de confession juive, Boris Cyrulnik échappa de peu à la déportation lors d’une rafle organisée en 1944. Est-ce cette expérience traumatisante qui l’a amené à s’intéresser à la résilience 1 ? Son cas personnel incarne en tout cas plutôt bien ce concept. Malgré ce passé douloureux, il a su s’imposer comme l’un des psys les plus populaires et les plus lus en France aujourd’hui. Au-delà de la médecine et des neurosciences, cet homme aux multiples facettes s’est aussi formé à la psychanalyse et à l’éthologie. Écrivain très prolifique, ses œuvres parlent de résilience, d’attachement, de psychologie animale, mais également de l’inceste, du suicide des enfants, de la honte ou de spiritualité. Il a aussi écrit plusieurs ouvrages autobiographiques : Sauve-toi, la vie t’appelle, Je me souviens

Rebondir après le traumatisme

L’histoire de la résilience débute dans les années 1960 avec une longue recherche auprès d’un groupe de 700 enfants hawaïens, considérés « à risque » et suivis pendant 40 ans. La psychologue américaine Emmy Werner s’appuya sur cette recherche qui montra qu’un nombre important de ces enfants issus de milieux précaires ou ayant vécu des traumatismes dans leur enfance s’en sortaient plutôt bien à l’âge adulte. Répéter l’histoire familiale ne serait donc pas une fatalité, mais seulement le cas de quelques-uns. Comme l’a montré E. Werner, on peut être issu d’une famille instable, avoir été victime de violences, avoir manqué d’affection dans son enfance et parvenir quand même à construire une vie d’adulte stable et épanouissante. Mais pourquoi certains y arrivent et d’autres pas ?