Christine de Pizan jouit d’une grande popularité en son temps, puis fut oubliée pendant de longs siècles avant d’être découverte par les féministes du 20e siècle. Née vers 1364 à Venise, elle est la fille de Thomas de Pizan, un docteur réputé, appelé par le roi Charles V pour devenir son médecin en titre. Grâce à lui, elle reçoit une éducation soignée, basée sur les débuts de l’humanisme italien et la redécouverte des penseurs de l’Antiquité. En 1379, elle épouse Étienne du Castel, un jeune noble peu fortuné qui devient secrétaire royal grâce à l’entregent de son beau-père. Mais É. du Castel meurt en 1390. À l’âge de 26 ans, Christine se trouve seule et criblée de dettes, avec à sa charge trois enfants. Elle décide de vivre de sa plume, une nouveauté pour l’époque. Elle se met à étudier toutes sortes d’écrits : philosophie, morale, histoire, politique, art de la guerre, des genres réservés aux hommes, mais elle a le soutien de puissants patrons dont le duc de Berry, le duc d’Orléans ainsi que la reine Isabeau de Bavière. Sa renommée lui apporte une protection, mais aussi jalousie et critiques.