Le tourisme sexuel représente aujourd’hui une forme pour le moins discutable et marchande de loisir. En pleine croissance, il s’enracine dans l’univers ancien de la prostitution, mais se répand surtout sous l’effet de la mondialisation des déplacements. Sur près de 900 millions de touristes internationaux en 2008, 10 % environ d’entre eux choisiraient leur destination vacancière en fonction de l’offre sexuelle locale, hétéro- ou homosexuelle. Mais le pluriel s’impose tant les formes dudit « tourisme sexuel » varient. Si les clients sont globalement des voyageurs plus ou moins aisés qui se déplacent à l’étranger en quête de relations tarifées avec des autochtones plus pauvres, les modalités de la pratique se révèlent différentes.
Dans la majorité des cas, il s’agit tout simplement d’un tourisme qui se greffe sur une prostitution préexistante. C’est la forme la plus répandue, notamment dans les villes et stations balnéaires très fréquentées, comme Pattaya en Thaïlande, Saly au Sénégal, Fortaleza au Brésil. Cette prostitution se pratique surtout dans les bars, les boîtes de nuit, sur les plages et sur les trottoirs.
Ensuite, on peut avoir affaire à des circuits organisés par des agences de voyage. Certaines officines nord-américaines, allemandes, hollandaises ou japonaises, qui agissent souvent sous couvert de voyages culturels ou à thème, proposent des aventures plus protégées et discrètes, et parfois des services sexuels particuliers. Depuis l’intensification de la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants, ces agences poursuivent leurs activités de manière plus clandestine.