À l’heure où de nombreux rapports alertent sur les dangers de la sédentarité, les méthodes dites « d’éducation somatique », qui utilisent le mouvement comme outil clinique, gagnent en popularité. Parmi elles, la danse-thérapie et l’eutonie.
La danse-thérapie voit le jour aux États-Unis dans les années 1940, sous l’impulsion de la danseuse et chorégraphe Marian Chace (1896-1970), comme une alternative aux traitements traditionnels des troubles psychiques. Outre-Atlantique, la psychologue, philosophe et enseignante allemande Gerda Alexander (1908-1994), pour qui la médecine est impuissante face à son rhumatisme articulaire aigu, développe empiriquement l’eutonie (du grec « eu » = bien et « tonos » = tonus). La danse invite à l’expression de soi par l’action (tourner, se courber, s’étirer, sauter…), quand l’eutonie consiste à trouver le geste juste, économe et efficient, en utilisant le moins d’énergie possible, dans le cadre d’exercices moteurs doux et lents.
Laisser parler son corps
En cabinets privés ou structures publiques (centres de rééducation, hôpitaux psychiatriques…), ces pratiques sont accessibles à tous, quels que soient l’âge, l’état de santé ou le degré de compréhension. La seule contre-indication est le refus explicite de la personne. Sur le plan psychothérapeutique, elles peuvent être indiquées dans la gestion du stress, les troubles du sommeil, l’anxiété en général. Elles favorisent aussi une meilleure régulation émotionnelle, la réappropriation de son corps après un accident ou bien un traumatisme ou encore le développement de l’attention et de la créativité. Elles peuvent être prescrites en complément d’un traitement médicamenteux ou d’une psychothérapie verbale.