Défendre les droits des femmes

De part et d’autre de la Manche, la Française Olympe de Gouges et l’Anglaise Mary Wollstonecraft réfléchissent aux droits dont elles sont privées et aux moyens de les conquérir.

Olympe de Gouges, l’égalité universelle (1748-1793)

« C'est la seule autrice, et auteur, de son époque qui était vraiment ouverte à l’humanité », explique Sandrine Bergès, professeure de philosophie. Olympe de Gouges ne s’est pas seulement engagée pour les droits des femmes, mais aussi pour la redistribution des richesses et contre l’esclavage. Il fallait, selon elle, réorganiser la société et détruire les structures qui empêchaient l’égalité. À commencer par le mariage, « tombeau de l’amour et de la confiance », écrit-elle dans le postambule de sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.

Extrait du roman graphique Olympe de Gouges de Catel et Bocquet, Casterman, 2021.

Marie Gouze, de son nom de naissance, en a fait l’expérience jeune. Née à Montauban en 1748 dans une famille de la bourgeoisie provinciale, elle se marie à 17 ans et devient mère. Son mari meurt un an plus tard. Celle qui adopte le nom Olympe de Gouges – en associant son nom à celui de sa mère – part s’installer à Paris et ne se remariera pas. C’est là que débute son travail d’écriture : romans, pièces de théâtre puis, à partir de 1788, des essais. Elle signe ses textes et dépense beaucoup d’argent pour leur publication. O. de Gouges y revendique aussi son attachement à la Révolution mais défend l’idée d’un pouvoir royal fort. Ses écrits, jugés « attentatoires à la souveraineté du peuple », lui vaudront d’être arrêtée et guillotinée en 1793 1.