Et si la «panique boursière » était un mythe !

La « panique ». Le mot est revenu sans cesse pour expliquer le comportement « irrationnel » des marchés pendant la crise. La notion de panique renvoie à l’image de foules de gens affolés qui, perdant le contrôle de leurs émotions, deviennent « irrationnels » (on évoque les scènes de panique d’un bâtiment en feu où, se précipitant vers la sortie, les gens se bousculent et bloquent les sorties, entraînant leur propre perte).

 

La panique serait-elle donc une explication du comportement boursier en situation de crise ? Il y a plusieurs bonnes raisons d’en douter.

• Au niveau des particuliers. Contrairement à l’image courante, même dans les situations de danger extrême, les gens cèdent rarement à la panique. Le 11 septembre 2001, les personnes présentes dans les tours du World Trade Center sont descendues calmement et dans l’ordre. Si elles s’étaient précipitées, il y aurait eu plus de vies sauves. Depuis le début du krach financier de 2008, les particuliers n’ont pas cédé à la panique et ont gardé leurs titres et leurs placements.

• Sur les marchés financiers. La tendance à vendre à tout prix peut s’expliquer sans recours à l’idée de panique. Pour un trader, il est conseillé de vendre aussitôt pour « couper ses pertes » lorsque les cours commencent à baisser. Les investisseurs ont un intérêt stratégique à se débarrasser des titres dangereux. À chaque moment de la crise, les acteurs peuvent avoir de bonnes raisons de refuser d’avancer seuls en terrain miné.