Genre

Une notion politiquement correcte ?

Dans l'un de ses premiers ouvrages, consacré explicitement au genre, Sex, Gender and Society (1972), l'Américaine Ann Okley définit le genre par opposition au sexe : le mot « sexe » se réfère aux différences biologiques. Le « genre », lui, est une question de culture : « Il se réfère à la classification sociale entre masculin et féminin. » Le genre est apparu dans notre vocabulaire depuis une vingtaine d'années, importation d'outre-Atlantique où, depuis les années 70, les études sur le gender se sont multipliées, avec la montée des mouvements féministes et homosexuels. Ces études (women, gay and lesbian studies) s'inscrivent aux Etats-Unis dans un puissant courant critique, installé dans de nombreuses universités américaines, issu des philosophies de la déconstruction dans lequel les « minorités » (femmes, Noirs, Indiens, homosexuels...) revendiquent une lecture multiculturaliste de l'histoire et des sciences sociales... Plus particulièrement, les gender studies proposent une relecture de la société selon un point de vue féminin : l'histoire académique, par exemple, ayant été écrite par des hommes, occulte le rôle joué par les femmes. Certaines féministes vont même jusqu'à incriminer le langage employé dans ces travaux, puisque produit par des hommes.