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Aujourd'hui, la majorité de la population mondiale n'a accès ni au téléphone ni à Internet. Une « fracture numérique » qui risque d'être durable compte tenu de la dépendance des pays du Sud à l'égard des technologies des pays du Nord.

E n quelques années, les nouvelles technologies de la communication ont renouvelé les termes du débat autour des rapports Nord-Sud. Tandis que d'aucuns y voient un moyen de combler le retard des pays du Sud, d'autres insistent au contraire sur l'existence d'une « fracture » ou d'un « fossé numérique » à l'échelle planétaire. Les chiffres publiés chaque année par l'International Telecommunication Union (ITU) semblent donner plutôt raison à la seconde hypothèse, même si la réalité est loin de se résumer à une opposition entre pays du Nord et pays du Sud.

Selon ces chiffres, plus de la moitié de la population mondiale n'a toujours pas accès au téléphone. Un chiffre qui devrait somme toute évoluer à la hausse grâce au rattrapage en cours du pays le plus peuplé de la planète, la Chine. Pour l'heure, le nombre de lignes téléphoniques pour 1 000 habitants y est inférieur à 9... contre respectivement 73 en Norvège (le pays le mieux équipé en proportion) et 0,18 au Niger (l'un des moins bien équipés), ces deux pays présentant également le plus grand écart pour le nombre d'abonnés à des téléphones mobiles (respectivement 70 et 0,01).

En permettant l'échange avec une personne située à l'autre bout de la planète pour le prix d'une communication locale, Internet changerait-il la donne ? Pour l'heure, rien n'est moins sûr. Actuellement, plus des deux tiers des utilisateurs (estimés à ce jour à un peu plus d'un demi-milliard de personnes) se répartissent entre l'Amérique du Nord et l'Europe, qui représentent pourtant moins de 10 % de la population mondiale. Le reste se répartit pour l'essentiel entre moins d'une dizaine de pays dont le Brésil, l'Argentine, l'Afrique du Sud, la Malaisie, la Corée du Sud...