Je donne donc je suis

La philanthropie se porte bien. Pourquoi vedettes et célébrités s’investissent-elles autant ? Au-delà de la richesse et de la gloire, 
il importe de donner une belle image de soi.

« La philanthropie ne s’est jamais aussi bien portée en France », pouvait-on lire récemment dans le journal Le Monde. À tel point que l’on voit apparaître, dans la première décennie du XXIe siècle, des laboratoires de recherche sur le phénomène, tel l’Ernop (European Research Network on Philanthropy) fondé en 2008 par l’Union européenne. « La décennie qui vient de s’écouler a été marquée par une explosion de la grande philanthropie, celle des donateurs en capacité de faire des dons de dizaines, voire de centaines de milliers d’euros », observe Antoine Vaccaro, fondateur du Centre d’étude et de recherche sur la philanthropie (CerPhi).

Ces nouveaux philanthropes ont un modèle : celui du richissime américain Bill Gates. Depuis sa création en 2000, la fondation Bill et Melinda Gates, qui œuvre dans le domaine de la santé dans les pays pauvres, a dépensé plus de 25 milliards de dollars, notamment pour vacciner 55 millions d’enfants en Afrique, et n’a cessé d’étendre ses programmes de solidarité, en luttant contre l’analphabétisme, l’éradication de la rougeole ou aujourd’hui de la poliomyélite.

Aux États-Unis, la philanthropie est une tradition. Au XXe siècle, le magnat de l’acier Andrew Carnegie avait créé sa propre fondation pour la paix universelle (1906). L’industriel Henry Ford fit de même en 1936. Et John Rockefeller consacra une grande partie de sa fortune à sa célèbre fondation consacrée à l’éducation et à promouvoir le progrès scientifique dans le monde.