Les sciences de la vie ont connu, ces dernières années, une révolution souterraine. Là où l’on ne voyait que la loi impérieuse des gènes, façonnant des organismes selon un programme implacable, on découvre l’importance de l’épigenèse. L’activation des gènes est en fait sous la dépendance de toute une cascade de facteurs : protéines, tissus, cellules, organismes et milieux qui s’influencent mutuellement et entremêlent leurs effets selon des logiques qu’à vrai dire l’on ne comprend pas très bien. Cela donne lieu à des chaînes de causalités jamais fermées, des cycles vertueux, des cercles vicieux mortifères, des phases de croissance et des destructions de masse, de la vie qui pullule et de la mort omniprésente. De cet ensemble composite, une image nouvelle de la nature vivante apparaît alors : formidablement inventive, souple et enchanteresse, que les développements techniques et spécialisés de la biologie moléculaire, de la génétique ou de la physiologie ont du mal à maîtriser.
La danse de la vie
Au-delà des gènes . Ce que la biologie révèle sur nous, notre monde et nos rêves . Gottfried Schatz , Presses polytechniques et universitaires romandes, 2013, 172 p., 25 €.