La fin des conflits ?

Le monde est aujourd’hui moins violent qu’hier. Qu’en sera-t-il de demain ?

Les médias nous ont habitués, depuis les attentats du 11 septembre 2001, à penser un monde de plus en plus violent : attentats islamistes comme à Boston (États-Unis) en avril 2013 ; tuerie xénophobe en Norvège en juillet 2011 ; chaos confessionnel en Irak depuis 2003 ; guerre en Afghanistan depuis 2001, prolongeant un conflit débuté en 1979 ; guerre civile en Syrie depuis mars 2011… La liste est longue de ces violences qui semblent submerger le monde au début du XXIe siècle.

Et pourtant, contrairement aux idées reçues et à cette focalisation des médias sur les violences, le monde n’a jamais été aussi peu violent qu’aujourd’hui.

« On entend l’arbre qui tombe… »

Les données sont impressionnantes : alors que le nombre moyen de morts dans les guerres aussi bien interétatiques que civiles était de 150 000 par an pendant la guerre froide, de 1945 à 1990, il est tombé à moins de 55 000 en 2010… Alors que dans le même temps, la population mondiale était multipliée par 3. Les analyses des instituts de recherche sur la paix – tel le Peace Research Institute d’Oslo – et des experts en géopolitique comme Joshua Goldstein (Brookings Institute) ou Stephen Pinker (Harvard University) (1) vont, de façon spectaculaire, dans le même sens : chute du nombre de conflits interétatiques, des massacres politiques, du nombre de réfugiés… Selon l’expression célèbre : « On entend l’arbre qui tombe (les conflits), mais pas la forêt qui pousse (la baisse généralisée de la violence). »