La violence, points de repère

La violence est-elle innée ou acquise ? Existe-t-il des fondements biologiques (gènes, hormones) ou même cognitifs qui prédisposent à la violence ?

La question, on l’imagine, a fait couler beaucoup d’encre. À la fin du 19e siècle, Cesare Lombroso, le père de la criminologie avait cru repérer des faciès caractéristiques chez les criminels. Cette théorie du « criminel-né » allait être attaquée durement par les sociologues. Depuis des décennies, des recherches se sont accumulées sur les bases biologiques de la violence. Avec des résultats qui incitent à la prudence.

Les hommes sont-ils plus agressifs ?

C’est un fait que les hommes sont plus violents, si l’on en juge par la proportion d’hommes impliqués dans les agressions violentes (85 % selon le rapport 2014 de l’Observatoire de la délinquance). Et avec le temps et l’évolution du statut des femmes, cette variation ne change guère. Comment interpréter ce fait ? La question divise les spécialistes : pour les tenants de la psychologie évolutionniste, la violence des mâles est un fait de nature hérité de l’évolution 1. Mais il ne manque pas d’autres interprétations. Pour les psychanalystes, l’agressivité du mâle est liée à la « menace de l’impuissance » ou à un rôle social acquis par l’éducation 2.

Depuis quelque temps, des études suggèrent que l’agressivité chez les hommes n’est pas supérieure à celles des femmes : c’est son expression qui diffère. L’agression directe (physique ou insulte) est plus masculine et l’agression indirecte consistant à isoler et dénigrer ses victimes serait plus féminine 3.