Le mythe des enfants-loups

Après un siècle de légendes et de spéculations, la supercherie est enfin révélée : les enfants-loups n’ont jamais existé.

L’histoire de Kamala et Amala est la plus connue des histoires « d’enfants-loups ». Le cas remonte à 1920, en Inde, dans l’Etat du Bengale. Le révérend père Joseph Amrito Lal Singh, missionnaire et directeur d’un orphelinat, a entendu parler de deux « monstres » aperçus dans un terrier à loups aux abords d’un village voisin. Avec quelques hommes, ils réussissent à capturer les deux créatures. On découvre alors qu’il s’agit de deux petites filles. L’une, rebaptisée Kamala, a environ 7-8 ans ; l’autre, Amala, est beaucoup plus jeune, moins de 2 ans sans doute. Elles sont ramenées à l’orphelinat où J.A.L. Singh les prend en charge. « Pour éviter toute publicité », le révérend décide de n’informer ni les autorités ni la presse. Mais pour laisser un témoignage, J.A.L. Singh va tenir un journal et prendre des photos de ses protégées (1).

Au début, Kamala et Amala se comportent comme des animaux sauvages. Elles ne se nourrissent que de viande crue ; elles griffent et mordent ceux qui tentent de les approcher. Le journal de J.A.L. Singh abonde en détails sur leur aspect physique, leur façon de se nourrir, leur comportement quotidien. L’équipe de l’orphelinat va entreprendre de les ramener à la civilisation humaine. Malheureusement, la petite Amala décède un an plus tard, en 1921, d’une maladie infectieuse. L’aînée, Kamala, va rester encore huit ans dans l’orphelinat. Au départ, elle est totalement insensible à la présence d’autrui ; mais au fil du temps, elle semble « progresser vers des rudiments de vie humaine ». Les carnets de J.A.L. Singh notent scrupuleusement ses progrès. Elle cesse de marcher à quatre pattes, puis commence à se redresser, et enfin fait ses premiers pas. Elle communique de mieux en mieux. Au début, elle balance la tête pour dire « oui » et « non ». A la fin, elle articulera une cinquantaine de mots.