« Aide-toi, le Ciel t’aidera est une maxime d’une valeur éprouvée, et qui renferme dans un cadre des plus étroits les résultats de la plus vaste expérience. L’esprit de spontanéité individuelle est la source de tout développement normal dans l’individu, et lorsqu’il se manifeste chez un grand nombre d’hommes, il constitue le vrai fondement de la force et de la vigueur nationales. (…) Partout où l’individu est soumis à un excès de protection et de gouvernement, la tendance inévitable du système est de le réduire à un état d’impuissance relative (Smiles, 1859). »
Ces lignes écrites par Samuel Smiles ouvrent l’ouvrage qui popularisa l’expression « self-help ». Nous sommes dans l’Angleterre victorienne de 1859 qui porte haut les valeurs du dur labeur, du courage, de la volonté. À la même époque, aux États-Unis, où l’ouvrage de S. Smiles connaîtra un succès retentissant, on célèbre aussi, à la suite du protestantisme des « White anglo-saxons protestants » (WASP), la vocation ou la berüf. Dans L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme, Max Weber avait décrit cette notion comme le point de jonction entre la recherche des signes de son élection au paradis, consistant à vivre une vie de chrétien besogneux, et l’investissement de son temps, de son argent et de toute sa vie dans son travail et sa profession. Dans un tel monde, l’homme de qualité et de valeur est celui qui compte sur lui-même et fait virilement face aux aléas de la vie : il sauvera son âme mais également son peuple. Mais sur quoi exactement est-on censé prendre appui pour chercher cette « aide qui vient du dedans » ?