Près de 300 000 couples se séparent chaque année. Cette situation, au-delà de ses conséquences humaines, a aussi des répercussions économiques. Une récente étude de l’Insee nous montre que si hommes et femmes sont tous deux financièrement perdants à se séparer (divorce ou pacs), ce sont surtout les femmes qui subissent la perte de niveau de vie la plus élevée.
Pour les hommes, se séparer se traduit par un gain de niveau de vie de 3,5 % en moyenne, tandis que pour les femmes la même situation engendre une perte de 14,5 %. Pourquoi une telle différence ? D’abord parce qu’en cas d’enfants mineurs, ce sont les femmes qui ont la garde dans encore 85 % des cas. Ensuite, la perte de niveau de vie est d’autant plus importante que le conjoint séparé réalisait un apport financier faible dans le couple ; or, dans seulement 13 % des couples séparés, les femmes gagnaient substantiellement plus (au moins 60 % des apports) que leur conjoint.
Alors, des hommes gagnants et des femmes perdantes ? C’est en fait un peu plus complexe que cela. En effet, pour estimer un gain, il faut comparer la situation à ce qu’il se serait passé si le couple ne s’était pas séparé. Et d’après les calculs de l’Insee, les hommes auraient gagné dans ce cas 6,5 % de plus, alors qu’en cas de séparation leur gain n’est que de 3,5 %. Cependant, lorsque l’on sait que les femmes auraient gagné en restant en couple 5,5 % de plus, ce sont quand même bien elles les grandes perdantes, sur le plan du niveau de vie, des séparations.
Carole Bonnet, Bertrand Garbinti et Anne Solaz, « Les variations de niveau de vie des hommes et des femmes à la suite d’un divorce ou d’une rupture de pacs », Couples et familles - Insee Références, 2015.