Les métiers du soin, d'invisibles à essentiels

Toutes les études prospectives le prédisent : le secteur du care va continuer de recruter dans les prochaines années. Que ce soit dans le domaine du soin, de la santé ou de l’éducation, ces métiers partagent le fait de « porter attention » à l’autre.

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Comment définir les métiers du care ? La question se pose au-delà de la traduction du mot anglais qui est généralement employé comme un équivalent de « soin » et d’« attention ». Mais quand on essaye de caractériser davantage les emplois concernés, le périmètre peut être plus ou moins large. Si on prend la définition extensive proposée par la sociologue Paula England et l’économiste Nancy Folbre 1, le care désigne un « service à une personne avec laquelle il existe un contact personnel (normalement face à face) ». Les métiers du care renvoient donc d’abord à des métiers centrés sur la relation humaine. Mais pour la psychologue Pascale Molinier et ses coauteures (Qu’est-ce que le care ?, Payot, 2009), ce contact s’inscrit nécessairement dans une « relation de dépendance ». Le care peut alors être défini comme le fait d’apporter « une réponse concrète aux besoins des autres – travail domestique, de soins, d’éducation, de soutien ou d’assistance ».

Le travail de care est donc une activité qui se retrouve pour tout ou partie dans les métiers exercés par des personnels qualifiés dans le champ de la santé (infirmiers) et du paramédical, ou du travail social et de l’action sociale, voire de l’éducation, mais aussi par des professionnels faiblement qualifiés dans les champs du soin ou du service à la personne (aides-soignantes, agents de service hospitalier, auxiliaires de vie, assistantes maternelles, aides à domicile, etc.). Les contextes d’exercice du travail peuvent être variés, à domicile ou en institution : hôpital, ehpad, crèche, école. Quant aux personnes prises en charge, la plupart ne peuvent « prendre soin » d’elles-mêmes, que ce soient les jeunes enfants, des personnes en situation de handicap, des personnes en précarité ou les personnes âgées dépendantes. On le voit, dans beaucoup de métiers, il ne s’agit pas tant d’être dans une prise en charge médicale curative que de mettre en œuvre une relation à l’autre qui repose sur une forme de sollicitude et d’attention. Dans certains cas, le but est surtout de faciliter au quotidien la vie d’autrui dans le souci de son bien-être et de son respect.