La lecture du traité d’Alain Badiou, est assez déroutante. Un épais traité de 600 pages, truffé de formules mathématiques tissant un réseau de concepts (corps, sujet, vérité, être, multiplicité, transcendance) destiné à forger une « théorie générale du monde ».
Le propos est aussi ambitieux qu’abscons, mais si on parvient à surmonter l’aridité technique, se révèle au fil des pages une vision du monde au fond assez simple.
Tout part du constat que la culture contemporaine serait engluée dans une pensée unique : le « matérialisme démocratique », selon lequel tout ce qui nous entoure se réduit au corps et au langage. Dans cette vision du monde, aucune place pour la « transcendance », celle des vérités éternelles.