Ouvrir les religions aux femmes

Des féministes se battent pour que les textes religieux laissent plus de libertés aux femmes, pour qu’elles accèdent au sacerdoce ou encore pour faire reconnaître l’homosexualité et la transidentité.

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Féminismes et religions sont souvent pensés comme incompatibles, les premiers renvoyant au politique et les secondes étant supposées n’être associées qu’à la spiritualité. La contradiction semble encore plus indépassable quand il s’agit de l’islam. Pourtant, les sciences humaines ont cerné depuis longtemps les liens complexes entre religions et émancipation des femmes : ils ne se réduisent pas à une opposition binaire.

Dès le 19e siècle, le féminisme a aussi été soutenu par des personnalités ou des groupes se revendiquant d’une appartenance confessionnelle spécifique, en particulier dans les mondes protestant et juif. Les courants catholiques s’affichant féministes étaient, quant à eux, souvent inféodés à une doxa très rétive au travail des femmes et à leur émancipation. Quelques-uns se prononçaient cependant pour le vote des femmes.

Depuis les années 1970, des courants féministes religieux comme Femmes et hommes en Église, le Groupe Orsay, le Comité de la jupe sont plus affirmés et touchent toutes les confessions, y compris dans le monde musulman. C’est le cas en France du collectif Femmes dans la mosquée. Ils soutiennent les mesures pour l’égalité des sexes, dans le monde du travail, pour la parité en politique, la lutte contre les stéréotypes, et contre les violences sexistes et sexuelles.

Leurs critiques visent aussi la domination masculine, de façon plus ou moins radicale, au sein même des mondes confessionnels. Malgré la grande diversité du paysage religieux, on peut distinguer plusieurs démarches communes aux féminismes confessionnels dans le monde, tous minoritaires ou même dissidents au sein de leur propre sphère.