Pourquoi la violence fascine-t-elle ?

De la télévision aux jeux vidéo, la violence inonde nos écrans. Mais pourquoi séduit-elle autant ?

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En France, les 8-18 ans consacrent actuellement 4 h 30 par jour en moyenne à la télévision et à Internet. Continûment accessibles, coups de feu, décapitations et scènes de torture fascinent et offrent une macabre actualité aux voyeurs de la « mort spectacle » comme l’appelle la philosophe Michela Marzano. Par exemple, plus de 15 millions de personnes ont visionné l’exécution du journaliste Daniel Pearl, assassiné à Karachi par des membres d’Al-Qaïda en 2002.

Les raisons de la violence

Dans le domaine fictionnel, les études confirment ce que chacun peut constater au quotidien : la violence imprègne les écrans. Prenons le cinéma : sur 800 superproductions sorties les 50 dernières années, 89 % contiennent de la violence, laquelle est en constante augmentation.

Alors que le 24e film de James Bond est sorti fin 2015, il est intéressant de relever que durant le demi-siècle passé, la quantité de cadavres qui agrémentent les épisodes du flambant espion a été multipliée par trois. Dans les jeux vidéo, sacrés désormais « produit culturel » le plus vendu au monde, la violence constitue le thème principal de plus de la moitié des titres à succès. Bien entendu, la violence d’un jeu dépendra en partie des actions des joueurs eux-mêmes. Personne n’est contraint de s’adonner à la torture dans Grand Theft Auto V pour progresser dans le jeu. Selon des comptages systématiques, chez des joueurs expérimentés qui pratiquent un jeu en vue subjective durant 50 minutes, les actions violentes (par exemple, abattre quelqu’un avec une arme à feu) constituent 15 % des événements et occupent 7 % du temps total de jeu.