« Les dépenses du gouvernement international devront être financées par un impôt international prélevé par le gouvernement de chaque État sur ses citoyens. » En 1884, le juriste écossais James Lorimer est, selon les historiens de l’économie, l’un des premiers à évoquer l’éventualité d’un impôt international pour financer des dépenses engagées au niveau mondial. L’idée a régulièrement ressurgi, notamment après les deux guerres mondiales ou encore lors de la prise de conscience des enjeux environnementaux à partir des années 1970. La montée des inégalités de richesse au sein des sociétés, leur maintien à un niveau élevé entre les pays (encadré) ainsi que la pauvreté qui frappe encore des centaines de millions de personnes dans le monde ont aussi nourri la réflexion sur cet outil.
Un club des contributeurs mondiaux
Dans son best-seller Le Capital au XXIe siècle (2013), l’économiste Thomas Piketty suggère ainsi la création d’un « impôt mondial et progressif sur le capital », qui permettrait « d’éviter une spirale inégalitaire sans fin et de réguler efficacement l’inquiétante dynamique de la concentration mondiale des patrimoines ». Prélevé avec des taux et un barème identiques dans tous les pays, cet impôt ne s’appliquerait pas seulement aux milliardaires mais aussi, avec un taux minimal, aux patrimoines de quelques centaines de milliers d’euros.