Chez les humains, les comportements d’attachement s’observent dans toutes les cultures, d’où la notion d’universalité du phénomène. Notion qui bénéficie actuellement d’un appui de la part des neurosciences, qui viennent éclairer la nature des motivations qui animent les comportements d’attachement ainsi que les comportements réciproques de soins au jeune. En bref, la neuroimagerie et la neuroendocrinologie montrent que les circuits de récompense (ces régions du cerveau qui font du bien lorsqu’elles sont activées) ont une forte densité de récepteurs à l’ocytocine, hormone relâchée dans l’intimité et les soins notamment. L’évolution aurait ainsi fait que la proximité et l’intimité soient des expériences plaisantes et recherchées. Prendre soin de l’autre (caregiving) et être objet d’attention de l’autre (caretaking) seraient addictifs. L’attachement serait donc profondément ancré dans notre organisme, et de là son universalité.
L’attachement sécure est-il toujours le mieux adapté ?
Il est toutefois des voix discordantes qui viennent relativiser la notion d’universalité : celle de certains historiens (la sensibilité particulière que nous avons pour les enfants et que nous prenons pour une motivation naturelle n’aurait pas toujours existé), celle des féministes (l’insistance sur l’importance des soins au petit enferme les femmes dans un rôle de donneuses de soins) et celles des sociologues (la famille moderne évolue vers de nouveaux modèles, qui relativisent la notion de famille monogame et hétérosexuelle, modèle de la théorie de l’attachement).