« Qu’est-ce qui rend les gens heureux ? » Aux États-Unis, de nombreuses enquêtes sont régulièrement diligentées pour savoir dans quelle mesure le travail, la vie de couple, la croyance religieuse ou l’argent profitent ou non au bien-être (well-being) des gens. On y apprend notamment que l’amour apporte en général beaucoup plus de satisfaction que l’argent, que la prière joue un effet bénéfique sur le bien-être mental, ou encore que le sport est une bonne chose tant pour l’esprit que pour le corps.
Activités autotéliques
Rechercher les conditions psychologiques du bonheur, telle est le but de la psychologie positive, un courant de pensée qui a pris corps il y a une quinzaine d’années. L’une de ses grandes figures est Mihaly Csikszentmihalyi (prononcer « ci-zen-mi-a-li »), professeur au Claremont College (Californie). Ses études sur la psychologie du bonheur l’ont conduit à penser que le bonheur ne réside ni dans le bien-être matériel, ni dans le succès, mais dans la capacité à réaliser des activités personnelles qu’il nomme « activités autotéliques » (du grec auto, soi, et telos, fin, but). L’activité autotélique est une activité tournée vers la réalisation d’un but personnel : ce peut être faire de la peinture, un voyage, réaliser une activité professionnelle, etc. « Avec l’activité autotélique (l’expérience optimale), la vie passe à un autre niveau. L’aliénation fait place à l’engagement, l’enchantement remplace l’ennui ; le sentiment de résignation est chassé par le sentiment de contrôle, l’énergie psychique n’est pas orientée vers la poursuite de récompenses externes mais est utilisée de façon à favoriser l’épanouissement du soi. »