On se souvient de la saillie drolatique du publicitaire à la télévision : quiconque ne posséderait pas une Rolex à 50 ans aurait raté sa vie… Stupeur, horreur, indignation ! Il faut dire que le nombre de ratés ainsi désignés se compte en France avec sept zéros. Ça fait du ratage à la louche, à la pelle, au bulldozer même… Ce trait d’esprit douteux et symptomatique du moment est le point de départ de la réflexion philosophique de Yann Dall’Aglio sur le sens de notre existence.
Rater un train, réussir son coup…
Qu’est-ce qu’une vie réussie ? Qu’est-ce qu’une vie ratée ? Ces questions sont aussi vieilles que la philosophie elle-même. Les réponses, elles, doivent être de notre temps. Sous la réplique, qui se voulait définitive mais qui n’est qu’un commencement, que trouve-t-on ? L’idée que le temps, c’est de l’argent ? Que l’argent fait le bonheur ? Que la réussite d’une vie se compte en euros ? Un peu tout ça. Mais quoi d’autre encore ? La réussite n’est pas une idée si simple : « On peut rater un train, des œufs au plat, une occasion en or ; on peut réussir un examen, son coup, l’ascension du mont Aconcagua. Mais comment savoir si l’on a raté ou réussi sa vie en général ? », se demande Y. Dall’Aglio.