Force, autorité, prouesses sexuelles et domination masculine, la virilité a longtemps constitué la fierté des mâles. Aujourd’hui, elle semble avoir pris un peu de plomb dans l’aile. Il était donc temps d’en faire l’histoire, et c’est chose faite depuis septembre 2011. Trois passionnants volumes offrent une quarantaine de contributions qui déclinent les figures du mâle occidental au cours de l’histoire.
Il existe, selon les auteurs, depuis la nuit des temps, une représentation d’un « ethos viril, hégémonique, fondé sur un idéal de force physique, de fermeté morale, de puissance sexuelle et de domination masculine ». Le projet de cette histoire culturelle est de montrer comment, à partir de cette matrice, les modèles ont varié au fil des temps et des contextes sociaux.
Ainsi, les Lumières et, après elles, le XIXe siècle ont renouvelé les codes de la virilité, la transformant en véritable injonction morale. D’abord viennent les préoccupations des physiologistes et des médecins hygiénistes, hantés par la crainte de la dégénérescence. La masturbation et l’homosexualité deviennent des tabous absolus. Énergique, autoritaire, courageuse : telle est la figure virile dont le contre-modèle est celui du couard, de l’impuissant ou du sodomite.