L'apocalypse est pour demain

Les catastrophes sont à la mode. Et elles nous prédisent le pire pour demain. Bien que fondé sur des hypothèses scientifiques crédibles, le catastrophisme correspond aussi à un schéma mythologique très ancien. Que faut-il donc en penser ?

Depuis le début des années 2000, séismes et cataclysmes se succèdent à un rythme soutenu. Il y a les catastrophes naturelles (tsunamis, tremblements de terre, inondations, irruptions volcaniques), les crises sanitaires (grippes aviaire ou porcine), les krachs financiers, les attaques terroristes et, bien sûr, les catastrophes écologiques.

Dans le pire des cas, elles pourront se combiner bientôt pour aboutir au « big one » final : le « doom day » comme disent les Anglo-Saxons (le jour de la fin du monde), qui engloutira notre civilisation ou même l’humanité entière, comme avant nous furent englouties bien d’autres espèces (1).

Parmi les grandes catastrophes annoncées, la catastrophe écologique tient évidemment une place de choix. Elle alimente un genre florissant de livres, articles et documentaires grand public. Le scénario catastrophe de base est bien connu.

L’activité humaine – industrie, transport, agriculture, activités domestique – produit un dégagement de gaz à effet de serre (GES) qui contribue à réchauffer l’atmosphère de façon inquiétante. Les experts du Giec estiment que le climat pourrait se réchauffer de 1,1 à 6,4 °C d’ici 2100 (2). En l’absence d’une diminution nette de production de CO2, les conséquences sur la planète vont être brutales : il y aura la désertification de grandes zones habitables, la fonte des glaciers entraînant la montée des océans, ceux-ci submergeant des zones côtières très peuplées (du Bangladesh à la Hollande en passant par New York ou Shanghai) ; la fonte des glaciers va également assécher les cours d’eau au risque de provoquer des « guerres de l’eau ». Enfin, la biodiversité, menacée par la déforestation et le réchauffement, pourrait connaître la « sixième grande extinction » qu’à connue la planète au cours de sa longue histoire.

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Il existe bien sûr plusieurs versions plus ou moins dramatiques de ce schéma. En gros, cela va de « la situation est très grave » à « il est déjà trop tard ». De plus en plus de scientifiques pensent en effet, sans le dire haut et fort, que, de toute façon, le seuil critique d’émissions de GES a déjà été atteint et que la tendance est irréversible.