Maria Montessori (1870-1952) est l’une des grandes figures du courant de l’éducation nouvelle (encadré ci-dessous). Première femme diplômée de médecine dans son pays, elle s’occupe d’abord d’enfants dits « arriérés » ou « idiots ». Constatant que ces enfants peuvent progresser dans un environnement plus favorable, elle commence à développer tout un matériel pour les aider à lire et écrire.
C’est en 1907, alors âgée de 37 ans, qu’elle a l’occasion de mettre au point sa méthode pédagogique qui, dès le début du 20e siècle, va lui valoir une reconnaissance internationale. Cette fois, le ministre lui demande de prendre en charge les enfants défavorisés du quartier de San Lorenzo, un quartier ghetto de Rome, peuplé d’immigrants de l’Italie du Sud pour la plupart illettrés, où les enfants de 3 à 6 ans sont livrés à eux-mêmes. Dans l’unique pièce qui lui est octroyée, elle crée alors sa première casa dei bambini (maison des enfants). Elle fait construire des tables et des chaises adaptées à leur taille (grande innovation pour l’époque, qui inspirera les équipements des écoles maternelles) et crée un matériel pédagogique tactile et sensoriel.
En l’espace de deux ans, c’est un véritable petit miracle qui s’accomplit. Les enfants, désordonnés et irrespectueux sont devenus « polis et calmes ». Mais il y a plus : ils ont appris à écrire et à lire. De nouvelles maisons des enfants et des écoles voient le jour dans Rome. Des observateurs arrivent de partout. Montessori organisera des stages à Londres, Nice, Berlin, Amsterdam, Barcelone, San Francisco, et même en Inde où elle s’installe pendant la Seconde Guerre mondiale.
Extrait d’un article publié dans , n° 279, mars 2016.