Travailler chez soi, une révolution tranquille

Permettant d’exercer une activité en dehors des locaux de son employeur grâce aux technologies 
de l’information et de la communication, 
le télétravail présente de nombreux avantages :
 gain de temps et d’argent, gain de productivité, etc.

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Lorsque Sciences Humaines est né, il y a vingt-cinq ans (déjà !), le journal, l’entreprise et le lieu de production ne faisaient qu’un : unité de produit (un magazine), unité de lieu (Auxerre), statut unique (une entreprise et cinq CDI).

Un quart de siècle plus tard, SH est devenu un petit groupe – disons un groupuscule – qui a fait des petits : outre le mensuel, il y a Les Grands Dossiers des sciences humaines, les éditions Sciences Humaines, un site – www.scienceshumaines.com –, Le Cercle psy et désormais une activité de formation. Si l’esprit, « l’âme » ou « l’ADN » de SH demeure, il n’est plus localisable en un lieu ni en une organisation unique.

Prenons le cas du Cercle psy, le « journal de toutes les psychologies », créé il y a quatre ans. Il est réalisé par une petite cellule de salariés : le rédacteur en chef (Jean-François), la secrétaire de rédaction (Louisa) et la responsable de fabrication (Natacha). Tous les trois sont télétravailleurs et ne passent que deux jours par semaine dans les locaux de SH. Marie, graphiste, qui met en page et réalise les illustrations est autoentrepreneuse et vit à Paris (encadré ci-dessous). Le petit groupe de pigistes (psychologues et journalistes) est presque entièrement composé de Parisiens. Tout ce petit monde ne se voit jamais. À vrai dire, l’équipe au complet ne s’est réunie qu’une seule fois, le 18 février 2015, trois ans après la création du journal, dans un restaurant parisien à 150 km du siège social du journal…

Le magazine se fabrique pour l’essentiel à distance, à part deux ou trois réunions en petit comité qui ont lieu au début de chaque numéro (pour définir le sommaire) et à la fin (pour le BAT – bon à tirer). Entre-temps, tout se déroule par mails, téléphone et Skype.

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À moindre échelle, à Sciences Humaines aussi, le phénomène du télétravail s’est étendu à une partie de la rédaction et au service fabrication (secrétaire de rédaction, mise en page, iconographie et fabrication). Ils sont de plus en plus nombreux à travailler chez eux tout ou partie de leur temps.

L’essor du télétravail

En 2004, le télétravail représentait en France entre 15 et 17 % des actifs, soit un salarié sur sept : ils sont deux fois plus nombreux maintenant.



C’est moins que les pays d’Europe du Nord où plus de 20 % des actifs sont des télétravailleurs. La Finlande, pionnière en la matière, en comptait déjà un tiers (32,9 %) en 2010. Viennent ensuite la Belgique et la Suède avec 28 %.

Les salariés concernés sont surtout des professions à forte composante intellectuelle – consultants, cadres, informaticiens, journalistes, etc. – pour lesquelles l’ordinateur est l’outil principal. Les entreprises concernées sont autant des PME (comme Sciences Humaines) que des entreprises du CAC 40 (60 % d’entre elles ont signé des accords, même si cela ne concerne qu’une partie des salariés), les professions indépendantes et l’administration sont aussi concernées, dans une moindre mesure : des stratégies de télétravail ont ainsi été mises en place dans la fonction publique territoriale (notamment ­certains conseils généraux, dans l’Orne, le Lot, le Finistère, le Puy-de-Dôme, etc.) et les communautés d’agglomération.