Née en 1931 dans un petit village du Finistère, Mona Ozouf est admise à l’École nationale supérieure de jeunes filles et en sort agrégée de philosophie en 1955. C’est durant cette période qu’elle rencontre des historiens : son mari Jacques Ozouf (1928-2006), avec qui elle aura deux enfants, et François Furet (1927-1997), qui lui insuffle sa passion pour la Révolution française.
Devenue historienne, elle livre une œuvre pétrie de littérature, portée par un style puissant et limpide, qui fera d’elle une des grandes intellectuelles françaises. Sa posture se situe résolument du côté de la pondération, préférant les chemins de la réforme plutôt que de la subversion. Dans ses écrits sur la Révolution française, ses sympathies vont aux Girondins « qui ne voulaient pas sacrifier l’enracinement local à la recherche de l’universel des jacobins ». En 1988, à la veille du bicentenaire de 1789, elle publie avec F. Furet un volumineux Dictionnaire critique de la Révolution française qui ne manquera pas de faire débat au sein de la communauté historienne.